Psychomotricité / Karaté

C'est quoi la psychomotricité?

La psychomotricité est une fonction de l’être humain qui inclut le psychisme (émotions, imagination, cognition…) et la motricité (mouvements, tonus, postures…) en vue de s’adapter à son environnement.

La psychomotricité est une technique qui utilise le corps, l’espace et le temps. L’objectif est de permettre à la personne d’expérimenter son corps et son environnement immédiat, afin d'agir de façon adaptée. (Delièvre& Staes ,2006)[1]

La psychomotricité fonctionnelle vise un objectif précis et une progression déterminée, balisée par des objectifs à court, moyen et long terme. En effet, l’approche par objectifs à court, moyen et long terme (ex. prise de conscience de soi, maîtrise de soi et connaissance de soi) permet une bonne objectivation des progrès de l’enfant.

Tout apprentissage implique une expérimentation, qui, dans le cas des enfants, implique le corps dans sa globalité. L’action psychomotrice va viser à un détachement du vécu, du concret, au profit d’une représentation abstraite. Pour ce faire, nous allons travailler sur trois niveaux : le vécu, le manipulé, le représenté.

• Exemples du niveau vécu : Demander à l’enfant de frapper dans une cible avec le pied droit, de se placer à droite ou à gauche d’un objet, de se déplacer sur le côté de la droite vers la gauche et inversement.
• Exemples du niveau manipulé : Avec un protocole, l’enfant devra s’installer et toujours réaliser une série de mouvement, comme de descendre le genou gauche et le genou droit pour s’assoir.
• Exemples du niveau représenté : Demander à l’enfant de faire un mouvement en suivant nos instructions, telles que "bloque vers le haut, à droite". L’enfant devra se représenter une action de manière spatiale.

^[1] Delièvre,B., Staes,L. (2006). La psychomotricité au service de l’enfant. Bruxelles (de Boeck).

Le karaté

Le karaté est utilisé ici comme complément à la psychomotricité afin d’utiliser le cadre des arts martiaux pour bonifier les interactions avec le psychomotricien. Ainsi, le professeur de karaté est non seulement un symbole d’autorité, mais aussi une représentation réelle de l’imaginaire collectif à propos de la pratique des arts martiaux. C’est par ce fait même que l’instructeur de karaté- psychomotricien permettra à la fois d’induire les valeurs des arts martiaux (respect, contrôle de, confiance…) à un développement social et moteur. Par la nature de l’instruction en karaté, l’instructeur pourra accentuer l’autosuggestion dans la non-utilisation de la violence à l’école et à la maison pour exprimer sa colère ou régler des conflits. Or, le fait même de pouvoir frapper dans le vide, dans une cible ou de crier de façon contrôlée permettra l’expression réprimée de l’agressivité, et permettra de renchérir par la dichotomie entre l’utilisation de coups faits dans le cadre d’une séance et à l’extérieur de celle-ci. Parallèlement, au karaté l’enfant pourra s’approprier un moyen efficace de détente (ex. relaxation active, exercices de respiration).

Une séance de karaté est protocolée induisant un cadre à la fois rigide et souple à l’enfant. Rigide dans ses routines d’ouverture et de fermeture de séances basées sur le respect mutuel et la doctrine « consigne claire et conséquence claire », dont les enfants ont besoin pour se sentir dans un univers connu et sécurisant. Souple par le contenu pédagogique d’une séance qui est varié et évolutif, permettant d’intégrer la motricité et le psychisme.

Les mouvements du karaté sont enseignés à la fois de manière traditionnelle, soit par mimétisme, de façon directe (consigne spécifique), de façon indirecte (entraînement par prise de décision. Ex. face à un obstacle tu dois attendre la cible avec ton pied).

Le programme

Le programme proposé permet de s’ajuster au niveau de l’enfant, en lui proposant des exercices adaptés à son niveau, soit un bon équilibre entre le niveau de l’enfant et la difficulté de la tâche. L’exercice doit comporter un minimum de défi pour stimuler l’enfant, sans pour autant le décourager.

Les buts généraux des séances

• Susciter la motivation en proposant des thèmes attractifs liés au Karaté
• Être créatif pour rendre la séance attractive et gaie (originalité du matériel, mouvements amusants…)
• Valoriser l’enfant en reconnaissant les progrès et les efforts davantage que la performance
• Prendre en compte les besoins affectifs de l’enfant en verbalisant ses états émotionnels, l’accompagner par une attitude bienveillante et sécurisante, accompagner l’enfant dans un processus de maturation cognitive et affective, du vécu à la représentation
• La prise en compte de la dimension corporelle
• L’expérimentation, et donc l’augmentation du sentiment de compétence et de confiance en soi
• L’objectivation des compétences acquises par la détermination d’objectifs adaptés
• Une approche ludique centrée sur l’enfant et ses besoins.